Zola : Mais qui est-ce qui m’a foutu cette famille, dans ce bordel de pays ! (Zola, La Terre,1887, p. 226).
Mesdames et Messieurs du Microcosme media politique quand on donne des leçons, on fait vérifie ses sources, on s’intéresse aux auteurs qui ont fait vivre le mot … et surtout on se méfie de son point de vue (microcosmique).
Le mot bordel et la citation de l’auteur E Macron n’ont pas besoin de grande prêche, de prêtresse ordonnant le juste et le faux mais de journalistes capables de rendre compte des points de vue différents : est-ce le bordel ou une lutte et pourquoi pas les deux à la fois ? Car les deux points de vue s’entendent … et se discutent. Je remercie E Macron d’avoir remis au goût ou au dégoût du jour le mot de bordel avec tout son vécu. Il apparaît sous la forme de bodel au 11eme siècle et désignait une cabane puis il se transforme en bordiau, bordieu, bordeau et bordel avec les sens actuels du mot. Ce mot est employé moins de 5 fois tous les 100 000 mots en moyenne mais est bien utile pour nommer un lieu de débauche ou une situation de désordre. On peut dire que « Bordel » parle plus et est plus expressif que « lieu où règne le désordre ou tapage ». Mais ce point de vue n’est d’évidence pas celui du microcosme qui s’arroge le droit de dire qui peut employer ou pas ce mot, un mot. Tous ces démocrates émérites installent tranquillement et mine de rien un diktat du vocable !
Épilogue : le français, belle langue, enrichi par l’anglais et réduit par le microcosme, verra les mots du dictionnaire » autorisés et partagés à l’usage » devenir inexpressifs, neutres ou technos … et incapables de traduire nos impressions, sentiments, ressentis et émotions. Quand le mot bienséant – convenu règne, le mot parlant est dénoncé sur la place public. Merde, c’est chiant ce qui nous attend car derrière ce bordel lexical ambiant se cache un nettoyage ethnique : la fin de l’esprit gaulois. Vous savez c’est celui qui est capable, dans une phrase, de dire des choses très élégantes, fines, courtoises et un gros mot. Et paf … !
Avec rancune.
christian j werderer
Annexes pour les courageux.
L’origine du mot bordel …
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Av. 1105 judéo-fr. bodel « cabane, maison » (Lévy Trésor, p. 42); 1160-74 bordel (Wace, Rou, éd. Andresen, II, 1019 dans T.-L. : un bordel … U uns fuluns maneit) − 1590 bordel sing. dans Gdf.; − 1611 bordieux plur. dans Cotgr.; 2. a) ca 1200 bordel sing. « lieu de prostitution » (J. Bodel, Saxons, éd. Fr. Michel, I, 131 dans T.-L.); 1erquart xiiies. bordiaus plur. (Renclus, Carité, LXXII, 7 dans Gdf. Compl.); 1537 bordeau sing. (Des Periers, Cymbalum, Dial. 1, I, 18 dans Hug.), forme du sing. encore notée dans Cotgr., considérée comme ,,vieillie« de Fur. 1690 à Littré; b) 1585 bordels plur. (Mont., II, 350 dans Littré); Fur. note ,,on dit maintenant bordel« . Dér. de l’a. fr. borde (borde*); l’a. prov. bordel « lieu de prostitution » (xiiies. P. Cardinal dans Rayn.), dimin. de borda est une formation parallèle; l’ital. bordello « id. » (xiiies., Brunetto Latini dans Batt.) est emprunté soit à l’a. prov. (Batt.; Cor., s.v. burdel), soit à l’a. fr. au sens 2 (DEI; Migl.-Duro)
Un mot employé par des grands auteurs : exemples !
2. Loc. arg. Ce bordel de pays. Ce sale pays Mais qui est-ce qui m’ a foutu cette famille, dans ce bordelde pays! (Zola, La Terre,1887, p. 226).Et tout le bordel. Et tout le reste Avec les officemars et tout le bordel? (Sartre, La Mort dans l’âme,1949, p. 100).Cela va être le bordel pour… Cela va être difficile, ennuyeux -Ça va être le bordel pour les en déloger. (Sartre, La Mort dans l’âme,1949, p. 188).