Photo et Philosophie n’ont rien à faire ensemble. A priori.

La photo, chaque photo raconte une histoire. Cette histoire peut être muette, non-dite, sans titre ou avec auteur inconnu. Ou alors cette histoire peut être dite par un titre, une légende, un commentaire ou un texte. Et ce texte est fréquemment un article ou un récit, des fois une nouvelle, quelques fois un roman. Mais presque jamais une pensée, un essai, un conte, une fable, etc. Comme si les mots et la pensée n’arrivaient pas à se détacher de la description visuelle de la photo. Mais qui imaginerait aujourd’hui Pascal écrire ses pensées ou La Fontaine ses fables sans y glisser des photos et poster le tout sur les réseaux ? Personne ou presque.

La Septième est, en arrière plan, une expérience sur le langage photos – mots qui est (sur)employé par les réseaux Facebookinstagramwhatsapp twittersnapchat, bd et médias… à la manière d’une prose intuitive sans grammaire, sans règle. C’est notre langage futur qui marque un retour en force de l’image (surtout la photo) : plus facile et plus immédiate que les mots. Nos photos -smartphones aux multi-objectifs et haute définition l’ont bien compris en couplant photos/emojis/textes. Et laseptieme.fr explore de pages en articles, les possibles articulations et compositions entre la photo et l’écrit. Une mission impossible car les photos se regardent, se parcourent à la volée à la guise du sujet : soit par le détail, les détails ou dans leur ensemble ou alors de gauche à droite ou l’inverse ou de haut en bas ou vice versa, etc. Alors qu’un texte se lit avec méthode de droite à gauche, de haut en bas, en diagonale (sous nos latitudes) … avec attention et un peu de temps.

Face à ce défi des opposés, je compose : certaines fois la photo et l’image sont en premier plan, d’autres fois se sont les mots et parfois ils occupent le même plan. Des fois la photo est le prétexte des mots, d’autres fois les mots déclenchent les images …. mais toujours la photo montre alors que les mots racontent son histoire (lieu, temps, circonstances…) ou encore une autre histoire (imaginée, fictive). Selon les sujets, j’opte pour une photo, plusieurs photos brutes ou (re)travaillés conjuguées à une légende, une fiction, un conte, un nouvelle, un récit entrecoupés (ou pas) de textes courts. Dans des compositions infinies. Vous trouverez de nombreux exemples au fil des pages. Les plus pointus sont en rubrique Galerie art et essais comme l’ordre du macadam.

Cette « écriture imagée » au format court est aussi un moyen de trouver une petite place et un petit moment dans votre attention sur-sollicitée et votre emploi du temps sur-booké. Alors « faire court » comme on dit est un exercice et une figure imposée, nécessaire de nos jours et incontournable dans le futur. La Septième dessine un « peut mieux faire » et un futur envisageable que vous ne trouverez nulle part : un petit moment de dépaysement avec l’art et la manière.

Voilà pourquoi je cherche des endroits de passages entre la photo et l’écriture et la philo. Sur la route, j’ai compris que la photo pouvait faire bon ménage avec la philo à condition de prendre les chemins courts et de travers comme les contes, les fables, les nouvelles, les fictions, la poésie … qui enjolivent les photos et qui tous font vivre les choses au lecteur spectateur plutôt que de les enseigner magistralement. Alors j’évite les savoirs académiques, théoriques. J’ai également effacé de mes mots leurs jargons et leurs démonstrations longues.

Le chemin est abrupt, long mais vous pouvez déjà vous faire une idée de « vers où il mène, des voies inhabituelles, méconnues qu’il emprunte » grâce à mes premiers projets et travaux présentés ci-après. Bonne visite.

christian j werderer (mai 2019).